Comment trouver ma place au travail, dans mon couple, dans mes relations, dans la société ? Une question souvent accompagnée par la question :
Qui suis-je ?
Effectivement pour trouver notre place nous avons besoin de savoir quel est notre rôle à jouer en fonction de nos compétences et nos talents.
C’est comme dans une pièce de théâtre où dans certaines scènes c’est moi qui joue le rôle principal et puis dans d’autres j’ai un rôle secondaire. Mais comment se positionner dans la vie qui ressemble à une pièce de théâtre où on est à la fois acteur, spectateur et réalisateur et le scénario est constamment en train de changer ? Oui la tâche n’est pas simple. D’autant plus que notre ego qui aimerait jouer la star dans chaque épisode se bat contre le sage en nous qui sait que laisser la place aux autres est aussi valorisant pour nous que de prendre toute la place.
Trouver sa place dans la vie n’est pas quelque chose que l’on peut acquérir une fois pour toutes. C’est un processus dynamique qui s’affine avec le temps et la connaissance de soi. On est constamment en train de chercher à nous positionner dans nos relations car nous changeons constamment ainsi que les autres. Voilà pourquoi il est important d’apprendre à nous ajuster par rapport aux autres de manière consciente, afin que ce processus ne soit pas source de stress et d’angoisses. Plus on comprend les mécanismes qui se jouent à l’intérieur de nous et qui causent notre baisse de confiance, plus on peut vite remonter et retrouver l’énergie.
Quels sont les attitudes à développer pour nous positionner de manière juste dans nos relations quotidiennes
Des fois c’est la peur de ne pas exister aux yeux des autres qui nous pousse à chercher vite à attirer l’attention à tout prix. Nous avons tous besoin d’attention. Les scientifiques ont déjà démontré que c’est indispensable pour la survie d’un bébé de recevoir de l’attention d’un autre être humain (contact visuel, langage, toucher…). Un peu comme un bébé qui se met à pleurer quand il a besoin d’attention, nous adultes pouvons éprouver un sentiment de stress dans des situations où nous manquons cette source d’énergie qui est l’attention des autres. Et ce stress peut être des fois, extrêmement fort car il touche à notre sentiment d’exister. Une personne qui n’arrive pas à prendre sa place dans ses interactions avec les autres, risque de perdre son estime de soi et de se sentir sans valeur.
Donc la prochaine fois quand un de vos interlocuteurs prend toute la place, dites-vous que vous lui rendez service en lui créant cette opportunité d’exister. C’est un des meilleurs cadeaux qu’on peut donner à quelqu’un – lui donner le sentiment que ce qu’il est et ce qu’il apporte a de la valeur. Soyez fier de vous quand vous apportez ce cadeau aux autres tout en restant vigilant à votre générosité. Si vous passez trop de votre temps à laisser la place à l’autre vous risquez de ne pas utiliser votre temps pour vous. Trouver la juste dose.
Dans une relation, il ne suffit pas de se positionner une fois et de répliquer le même comportement à chaque fois que vous voyez cette personne. Vous avez besoin de réévaluer à chaque rencontre quelle est l’intention de l’échange qui se fait. Si l’autre est dans le rôle de celui qui apporte des connaissances ou au contraire c’est vous qui a plus de compétences sur le sujet de la discussion. N’oubliez que vous rentrez en interaction avec quelqu’un dans le but d’enrichir votre propre monde et de faire murir votre pensée. Et l’autre aimerait réaliser la même chose pour lui. Il est important de bien distribuer les rôles dans la discussion afin que chacun puisse apporter son expertise et son point de vue sur la question. Le piège ici est dans notre désir d’apporter aux autres, qui au lieu de nous aider à faire grandir notre interlocuteur, des fois nous pousse à vouloir trop parler sans vérifier si ce qu’on dit l’intéresse vraiment et si la manière dont on le dit est appropriée pour la bonne compréhension. Certains d’entre nous passent leurs vies à parler sans jamais se sentir écoutés. Quand on parle on utilise de notre énergie et si cette énergie n’est pas utilisée par conséquent, on peut sentir qu’on ne sert à rien, pas parce qu’on sert vraiment à rien, mais tout simplement parce qu’on a une mauvaise communication. Apprendre à se questionner sur l’objectif de l’échange et sur votre rôle à jouer dans cet échange, va vous permettre d’utiliser moins d’énergie et de manière plus raisonnable. Vous allez évaluer plus rapidement si cette interaction vous est utile et la terminer si ce n’est plus le cas.
De manière générale nous interagissons avec les autres pour nourrir nos valeurs. Plus vous avez conscience des choses qui sont importantes pour vous, plus vous allez pouvoir diriger l’interaction dans la direction qui vous enrichit et éviter de perdre du temps et de l’énergie dans des conversations qui ne vous nourrissent pas. Si vous n’êtes pas intéressé par la politique, ne nourrissez pas la pensée de votre interlocuteur. Lorsqu’on apprend à connaitre nos valeurs on se rend compte aussi du fait que nos valeurs diffèrent souvent des valeurs des autres. Et c’est ce qui rajoute de la complexité à nos échanges. La tâche n’est pas de juste nourrir nos valeurs, mais de trouver le point commun entre nos valeurs et celles de l’autre. Des fois c’est un vrai casse-tête, mais si on cherche vraiment on peut toujours trouver des points de convergence à condition qu’on est prêt à utiliser du temps et de l’énergie pour chercher. Des fois c’est juste plus simple de chercher la connexion avec quelqu’un d’autre.
Des fois nous n’arrivons pas à nous positionner correctement car nous cherchons à tout prix à masquer nos faiblesses. La peur que l’autre dévoile nos faiblesses nous pousse dans des mécanismes de sur-compensation. Il n’y a pas besoin de se porter expert en quelque chose qu’on a du mal à maîtriser. C’est la meilleure manière de se créer des opportunités pour se rendre ridicule. Plus on montre nos faiblesses à l’autres plus on lui donne la chance à lui d’exercer son expertise et de se rendre utile pour nous. A partir du moment où j’avoue que je ne comprends pas quelque chose je crée une vraie opportunité de connexion avec l’autre. La difficulté sur ce point est la peur de se sentir dominé par l’autre. Il y a une forme d’autorité que je donne à l’autre à partir du moment où j’avoue que j’ai besoin d’être aidé. Il est important d’apprendre à être à l’aise avec ce sentiment qui est désagréable à l’intérieur de nous mais qui est indispensable pour notre croissance. Chacune de nos faiblesses peut être une source de compétences si on s’autorise à la regarder en face et qu’on prend le temps d’étudier ceux qui ont déjà dépassé notre niveau. Et ils sont là pour vous. Comme vous êtes là pour ceux qui ont une faiblesse là où vous êtes fort.
Un juste positionnement de soi par rapport aux autres tient compte de ce jeu qu’on joue tous ensemble et qui nous permet de rester connectés les uns aux autres dans une interaction d’interdépendance et d’entraide.